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Afrique du Sud: Zuma poussé vers la sortie

Il croule sous le poids de la pression populaire depuis quelques semaines. Le président Sud Africain, Jacob Zuma serait sur le point de donner sa démission, suite aux enquêtes ouvertes contre lui. C’est le parlement qui menace en brandissant un vote sanction pour démettre le chef du pouvoir. Une réunion prévue ce mercredi (07 février) soir de la haute direction du parti – qui a le pouvoir de renverser M. Zuma – a été repoussée au 17 février.

 

Le vice-président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a déclaré qu’il tenait des pourparlers directs avec le président Jacob Zuma pour un transfert de pouvoir. M. Ramaphosa, qui dirige le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a déclaré que lui et M. Zuma comprenaient la nécessité d’une résolution rapide. Et que des décisions importantes devraient être rendues publiques d’ici quelques jours. Une indication qui laisse entrevoir le départ du pouvoir de Zuma, sous peu.

 

On joue le temps et la prudence

Les partis d’opposition exigent un vote de défiance pour retirer le président. Mardi, le parlement de l’Afrique du Sud a pris la décision extraordinaire de reporter le discours sur l’état de la nation de jeudi. Mais le discours a été finalement annulé. Selon le président de l’Assemblée nationale, Baleka Mbete, le Parlement l’a annulé par souci de «désorganisation».

Le président Jacob Zuma âgé de 75 ans est confronté à des accusations de corruption importantes après une période turbulente de neuf ans au pouvoir. L’Afrique du Sud a été témoin de « pillages systématiques » sous le régime de M. Zuma, et il « doit y aller le plus tôt possible », selon un communiqué de la Fondation Nelson Mandela.

Pourquoi y a-t-il une poussée pour l’enlever?

Les élections en Afrique du Sud sont prévues pour 2019 et M. Zuma ne peut plus se présenter car il y a une limite de deux mandats. Mais pour beaucoup, 2019 est encore trop loin et laisser Zuma au pouvoir jusque là serait inadmissible. Beaucoup de membres de l’ANC veulent le voir partir le plus tôt possible pour qu’ils puissent reconstruire la position du parti. M. Ramaphosa s’est associé à une campagne anti-corruption. L’ANC a perdu du terrain lors des dernières élections, et les membres du parti veulent redynamiser la structure avant 2019.

AFP/GETTY IMAGES
Le Président Jacob Zuma and Deputy President Cyril Ramaphosa

Zuma ou la « Capture d’Etat »

Le taux de chômage en Afrique du Sud s’élève à environ 28%. Et loin d’y trouver des solutions les sud Africains estiment que la corruption y grandissante. Et le chef de l’Etat n’est pas en reste. En 2005, le président Zuma est accusé de corruption au sujet d’une transaction d’armement de plusieurs milliards de dollars en 1999 – les accusations ont été abandonnées peu de temps avant qu’il ne devienne président en 2009. Puis en 2016, la Cour ordonne qu’il soit accusé de 18 chefs d’accusation pour corruption. Cette même année, le tribunal déclare qu’il a violé son serment d’office en utilisant l’argent du gouvernement pour améliorer la maison privée à Nkandla – il a remboursé l’argent. En 2017, le protecteur public de l’Afrique du Sud a déclaré qu’il devrait ouvrir une enquête dirigée par un juge sur les allégations qu’il a proférées à partir de la relation avec la famille riche Gupta. Au cours des dernières années, ses liens avec la riche famille Gupta née en Inde, qui aurait influencé le gouvernement à travers leur relation avec M. Zuma, ont fait chuter sa popularité. En Afrique du Sud, il est devenu connu sous le nom de «capture d’État». Mais jusqu’à présent M. Zuma et les Guptas nient les allégations

 

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