Malik Tohé, Drogba, Anouma, le complot?
«C’est une accusation grave que je ne saurai laisser prospérer», affirme Malick Tohé à propos des motifs de sa révocation par la FIF récemment. L’affaire fait grand bruit dans la capitale ivoirienne depuis quelques semaines.
Abidjan (Côte d’Ivoire) – Révoqué vendredi dernier de son poste de vice-président de la fédération ivoirienne de football ( FIF) pour n’avoir pas « daigné se faire entendre» par l’institution qui l’accusait de participer à une « entreprise de déstabilisation», Malick Tohé a soutenu mercredi que « c’est une affirmation grave que je ne saurai laisser prospérer ».
« Affirmer que je n’ai pas daigné me présenter pour me faire entendre, ce qui est loin de la réalité et déduire que ce défaut est considérer comme un aveu de culpabilité, est une affirmation grave que je ne saurai laisser prospérer», a déclaré M. Tohé au cours d’un point de presse qu’il a animé dans un grand hôtel à l’Est d’Abidjan en présence de son avocat Me Souleymane Diallo et de plusieurs ex-footballeurs internationaux ivoiriens dont Gouamené Alain et Cyrille Domoraud.
Relatant sa version des faits qui ont conduit à sa révocation par la FIF, M. Tohé a expliqué avoir effectivement été convié à une réunion la première fois par l’institution le 08 janvier dernier pour « examiner la demande d’une assemblée générale extraordinaire et statuer sur mon implication présumée dans cette requête ».
Le 10 janvier dernier, poursuit-il, une autre convocation lui a été adressée par la FIF par courrier électronique pour prendre part à une réunion du comité exécutif le 12 janvier avec pour unique ordre du jour sa révocation provisoire.
« J’étais accusé ni plus ni moins de participer à une entreprise de déstabilisation de la FIF, pour en être l’une des chevilles ouvrières. La FIF tirait sa conviction selon les termes de la convocation de témoignages concordants de certains présidents de clubs», annonce-t-il, par ailleurs ajoutant que « le lendemain 11 janvier la FIF m’a fait parvenir cette convocation par exploit d’huissier. Cette convocation a été délaissée à mon domicile».
En dépit du fait que cette mission de l’huissier de justice, n’a pas été accomplie conformément aux articles 247 et 250 du code de procédure civil, déplore le conférencier, il affirme avoir« quand même» sollicité par exploit d’huissier déposé à la FIF, le report de cette réunion du 12 janvier dernier à laquelle il avait été convié.
Il soutient également avoir demandé qu’on lui mette à dispositions des copies des témoignages concordants l’accusant pour pouvoir « assurer ma défense car ayant clairement indiqué que j’entendais faire valoir mon droit statutaire d’être entendu».
« La FIF a malheureusement choisi d’ignorer ma requête en totale violation de l’article 47 de nos statuts sur lequel elle fonde pourtant une révocation provisoire », s’est offusqué M. Tohé affirmant qu’il a toujours été respectueux des procédures.
« En revanche, ce que je n’accepte pas c’est la désinformation et la manipulation. Je me réserve le droit de prendre les dispositions idoines pour rétablir la véracité des faits me concernant », a conclu M. Tohé brandissant les copies des différentes convocations de la FIF qui lui ont été transmises et l’exploit d’huissier qu’il dit avoir transmis au comité exécutif pour obtenir le report de la réunion du 12 janvier.
Depuis fin décembre dernier, des membres actifs de la FIF dénoncent la gestion de l’institution par le président Sidy en Diallo réclamant la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire avec pour ordre du jour la révocation de celui-ci.
Ces clubs et groupements d’intérêts de la FIF, 42 au départ, ont transmis par exploit d’huissier fin décembre au comité exécutif de ladite institution, une pétition exigeant la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire.
Le Comité exécutif de la FIF a jugé « irrégulière » et « irrecevable » cette demande collective de convocation d’une Assemblée générale extraordinaire se fondant sur le refus des requérants de lui fournir les originaux de leurs demandes individuelles et le désistement de plusieurs clubs du groupe des frondeurs. Ce qui a pour conséquence, estime l’institution, de « faire voler en éclat le quorum prescrit par les statuts de l’organisation».
Les frondeurs réunis au sein du groupe des 42, n’entendent cependant pas baisser les bras malgré le rejet de leur requête de convocation d’une Assemblée générale extraordinaire. Avant la révocation provisoire de son ex-vice-président Malick Tohé, la FIF avait limogé son juriste Pierre Gondo, soupçonné lui-aussi par l’institution comme M. Tohé, d’être de mèche avec les frondeurs.