Côte d’Ivoire: Le transport se met au gaz
Il y a quelques mois les véhicules utilisant le gaz pour fonctionner au centre du pays, avaient suscité une vive polémique. Depuis les débats ont évolués. Les ivoiriens voyaient très mal cette nouvelle forme d’énergie que les transports en commun utilisaient pour réduire leur charge. Mais des inquiétudes quand à la sécurité des usagers, et l’environnement sont toujours affichées. Beaucoup évoluent encore dans la clandestinité, ou la discrétion. Certains particuliers s’y sont mis pour des questions d’économie. Au sud du pays, bien plus discrets, certains transporteurs s’y adonnent.
Alors qu’on s’attendait à une vive sensibilisation et une répression de cette forme d’usage du gaz naturel, l’administration ivoirienne s’y lance elle même. En effet la compagnie de transport urbaine d’Abidjan, la SOTRA va se doter de bus fonctionnant au gaz. L’accord a été signé ce mardi 22 janvier à Paris en présence du ministre ivoirien des transports, et du PCA de la SOTRA.
Cet accord qui prévoit la livraison de 500 autobus a la SOTRA en 2018, comme annoncé par le Président de la République SEM Alassane OUATTARA, fera par ailleurs de la SOTRA, la première entreprise de transports en Afrique sud saharienne a introduire des véhicules a gaz dans son système d’exploitation. Avec une partie des autobus attendus fonctionnant avec le gaz pour énergie ‘‘cet accord commercial vient renforcer la volonté de l’Etat de faire en sorte que nous ayons une circulation moins polluante à Abidjan et que les ivoiriens puissent respirer mieux et être en meilleure santé’’ a indiqué le Ministre Amadou Koné qui s’est d’ailleurs réjoui de ce que les questions relatives à la lutte contre la pollution aient été prises en compte.
A l’achat, un bus fonctionnant au gaz coûte en moyenne 38 000 € de plus que son équivalent diesel (soit 15 % de plus qu’un bus diesel). En fait, La combustion du gaz naturel ne produit ni oxyde de soufre, ni plomb, ni poussières et peu d’oxydes d’azote. De tous les hydrocarbures, le gaz naturel est celui qui dégage à la combustion le moins de monoxyde de carbone. Il n’émet ni fumées noires, ni odeurs. La combustion du carburant gaz naturel est plus lente que celle des autres hydrocarbures. Elle permet une réduction significative des vibrations et par conséquent du volume sonore des moteurs. Le niveau de bruit est abaissé d’environ 4 décibels, c’est-à-dire divisé par deux par rapport à un moteur diesel.
Et c’est avec le leader en la matière, IVECO que l’Etat de Côte d’Ivoire s’est associé pour ce projet. Pour Sylvain Blaise, (Exécutive Vice Président Iveco) qui engageait la signature du groupe IVECO, le choix de l’énergie à gaz est une réponse aux problèmes environnementaux. La Côte d’Ivoire a bien vu selon lui de faire confiance à son groupe ‘’ En faisant confiance à IVECO, le leader européen dans ce domaine, c’est une solution plus concrète avec des véhicules plus silencieux et moins polluants qui n’émettront pas de particules. C’est un choix stratégique et emblématique parce qu’Abidjan se positionne comme un leader au niveau du continent africain’’, s’est il réjoui. Meite Bouake, Dg de la SOTRA a expliqué pour sa part que l’option des véhicules à gaz a été motivée par la volonté de respecter les engagements de l’Etat de Cote d’Ivoire à la COP 21. ‘’ Nous avons voulu faire de la SOTRA, une entreprise pilote, la première en Afrique sud saharienne à disposer de véhicules a gaz, moins polluant pour montrer que l’Etat donne l’exemple en matière de protection de l’environnement. Toutefois, a – t-il précisé ‘‘Pour la suite, nous avons 500 autobus. Il y aura des autobus articulés pour le transport de masse et des autobus standards de 18m déjà connus à Abidjan. La livraison des autobus se fera en très grande partie en 2018… Nous allons travailler avec le constructeur pour que les instructions du Ministre soient respectées, à savoir la livraison de tous les autobus en 2018’’.